Nous t'aimons George mais ce n'est pas facile pour nous
Publié le 17 Août 2009
Surement ce que nous pensons tous !
C'est aussi le titre de l'article publié hier dans le trés sérieux journal anglais "The independent".
Je l'ai trouvé particuliérement intéressant, en voici la traduction:
Nous t’aimons George, mais ce n’est pas facile pour nous.
Encore une fois le chanteur subit une dure campagne de la part des tabloïds à cause de son dernier accident de voiture, mais pour combien de temps encore ses fans vont-ils lui conserver leur sympathie, se demande Simon Price.
A chaque fois qu’ils entendent le nom « George Michael », les opposants à l’assouplissement des lois pour la drogue doivent tressaillir. D’un autre côté, on pourrait penser qu’un consommateur aussi célèbre serait un cadeau de Dieu pour les libérateurs de la marijuana mais, contrairement à Bob Marley, les habitudes de George n’entraînent pas d’effets positifs dans l’imaginaire du public.
Il est important de noter, que quand le chanteur a été arrêté dans les premières heures de vendredi suite à une collision à très grande vitesse entre son Range Rover argenté et un camion sur la route A34 prés de Chieveley, il a été relâché plus tard sans charges retenues contre lui, et a été testé négatif à l’alcool et aux drogues.
Cependant, il y a un lien. Il vient juste de retrouver le droit de conduire après 2 ans de suspension, ayant plaidé coupable en Juin 2007 pour conduite sous l’influence de Ghb, cannabis et d’antidépresseurs, et pour avoir percuté trois véhicules garés à Hampstead. L’année précédente, il avait reçu deux avertissements après avoir été trouvé endormi dans son véhicule et en possession de cannabis.
Il n’y a pas bien sûr de tolérance pour la conduite sous état de drogue : et le fait que George n’ait tué personne – ni lui-même – est tout simplement de la chance. Il est un personnage repenti et l’accident de cette semaine était innocent; le genre d’incident automobile qui pourrait arriver à n’importe qui.
Au vu de ses récentes imprudences, il est inévitable que certains disent qu’il n’y a pas de fumée ... sans feu.
Ceci dit, les comptes rendus sur le mode de vie rebelle de George sont teintés d’homo phobie. Il est difficile d’éviter un sourire en coin en lisant les gros titres du Sun « George Michael dérive vers un routier par l’arrière » mais à moins que je n’ai manqué quelque chose, les récentes aventures de conduite en état d’ivresse de David Bentley (milieu de terrain anglais) n’ont pas fait état d’un seul mot sur sa sexualité.
De la même façon, quand Pete Doherty est arrêté avec un véhicule rempli de drogue, c’est accepté comme faisant partie du mythe rock&roll. Quand c’est un quadragénaire homosexuel, on veut nous faire croire que c’est l’homme le plus mauvais de la Terre.
Les incidents pour « conduite sous influence » et les débats pour la dépénalisation de la drogue n’ont pas rendu service à George. Même Amy Winehouse, dont les photos de paparazzi ont été les plus terribles pour la propagande Just Say No, n’ont choqué personne. Du moment que vous n’êtes pas assez stupide pour prendre le volant, on peut dire que fumer un joint est un délit sans victime.
George Michael, c’est notoire, connait déjà une ou deux choses sur les crimes sans victimes. En 1998, il était arrêté pour comportement déplacé dans les toilettes publiques de Los Angeles, un incident, qui pour un observateur avisé, a amené plus de disgrâce sur la police de Los Angeles que sur celui qu’ils ont accusé.
Les feux rouges, depuis, sont restés allumés pour sa mise à mort mais cela n’a pas pris : au contraire, le public britannique ne l’a que plus aimé.
Pourquoi ? Les hommes hétéro ont toujours envié le milieu gay pour sa tradition de vie facile et sa sexualité sans attaches. C’est pourquoi la réaction qui a suivi son arrestation a été si brillamment gonflée : la chanson Outside et sa vidéo, dans des toilettes transformées en boite de nuit avec des urinoirs à miroirs et des flics en uniformes moulants.
Rétrospectivement, il est incroyable que les bigots de la presse poubelle n’ait pas pris George à la gorge une décade plus tôt. C’est encore plus incroyable que personne n’ait suspecté que lui et son acolyte de Wham ! Andrew Ridgeley étaient autre chose que ces garçons hétéro qu’ils prétendaient être, en particulier si vous regardez la vidéo de « Club Tropicana », où nos héros regardent l’un et l’autre leurs torses bronzés avec admiration, plongent dans la piscine et se pavanent en uniformes. Le seul contexte des années 80, où les genres étaient mouvants, et ou l’extravagance était extrême, a pu permettre de cacher cela.
Pourquoi s’inquiéter que George soit injustement traité ? Pourquoi ne pas juste le jeter en pâture aux chiens des tabloïds et l’oublier ? Bien, à part les mentions d’hypocrisie et de préjudice citées plus haut, il y a le simple fait qu’il y a toujours eu énormément d’amour pour George Michael.
Dés les premiers jours, le groupe Wham ! a été incompris, traité comme des pin-up en peluche. Leur 1er single « Wham ! rap » était réellement une brillante et rusée célébration de la culture , retournant la morosité de la période remplie de chômage de l’ère Thatcher. Pour certains, Wham ! a banalisé le problème, ou pire, a proposé la fuite. En réalité, leurs coeurs étaient au bon endroit, et contrairement à leurs rivaux des charts, ils ont affiché leurs couleurs en s’affirmant contre le déploiement des missiles américains sur le sol anglais, et en donnant des concerts pour soutenir les mineurs en grève.
Comme la carrière de Wham ! se développait, George est apparu comme un exceptionnel compositeur, peut-être le 1er exemple a-t-il été « everything she wants » , dont les paroles amères montraient une solide expérience de la vie pour quelqu’un de 21 ans. Ses années solo ont été mélangées :pour le morose « Father figure » il y a eu la tempête disco de « fast love ».
Une chose qu’il n’a jamais perdue, c’est son courage ou sa foi, et en 2002, il a montré les deux avec une chanson qui a mis sa carrière sur la touche.
Après l’invasion de l’Afghanistan, mais avant l’invasion de l’Irak, il reprit un sample de Human League pour en faire « shoot the dog » une critique puissante contre la flatterie anglaise envers l’attitude américaine, avec une vidéo-dessins animés montrant Tony Blair comme le petit chien de George Bush.
Si les tabloïds n’aiment rien de plus que révéler l’homosexualité de quelqu’un,ils vous crucifient si vous en parlez trop ouvertement. Et si vous parlez d’autre chose que cela ? Vous êtes condamné. George a été crucifié à cause de « shoot the dog » et au moment où les présentateurs étaient avides de tout ce qui critiquaient cette guerre de la terreur, on n’a quasiment pas vu la vidéo.
Le single n’est pas rentré dans le top 10, et a complètement échoué dans les charts américains. Sa carrière était suspendue.
Le public n’en a pas tenu compte et a répondu présent pour son extrêmement populaire tournée 25 Live, et depuis le creux de « shoot the dog » il avait exprimé le désir, peut-être même le désespoir, d’être accepté, en participant à Little britain et Extras.
Il n’en a pas besoin. Il y a plein de raisons de continuer à aimer George, nous en sommes convaincus. Si seulement il ne nous rendait pas la tache si difficile, et ne la facilitait pas à ceux qui le détestent.
George, pour l’amour de Dieu, prends un chauffeur. Nous savons que tu peux te le permettre.
Et je suis sur qu’Andrew Ridgeley acceptera le salaire.